Par Basile Roze – 19 janvier 2013
Isolé au sud de la péninsule arabique, le petit état pétrolier du Yémen peut en apparence sembler nettement moins intéressant et stratégique que ses lointains voisins Tunisien, Egyptien ou Syrien dans la lutte actuelle des peuples arabes pour le recouvrement de leur liberté politique. Et pourtant, avec le départ négocié de l’ancien président Saleh sous la pression de la rue fin 2011, les Yéménites ont bouleversé un ordre politique vieux de trente ans. Avec lui, ils ont inévitablement réveillé des conflits couvés par la domination autocratique de l’ancien président, entre les vocations sécessionnistes du Sud, les révoltes tribales du Nord et, bien sûr, l’activité acharnée d’Al-Qaïda. Le Yémen se retrouve ainsi aujourd’hui au centre de plusieurs problématiques cruciales : les défis et espoirs d’une transition politique négociée, les réveils tribaux et sécessionnistes qui menacent de déstabiliser la zone, l’endiguement désiré par les Etats-Unis et leur relais Saoudien d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique et l’est africain.